L’Aract en collaboration avec l’ANLCI (Agence Nationale de Lutte Contre l'Illetrisme) et la Dreets ont décidé de lancer une expérimentation : tester l’AFEST (Action de Formation En Situation de Travail) pour développer les savoirs de bases indispensable au développement d’une activité auprès des personnes en situation d’illettrisme.
L’Illettrisme en corse, un sujet d'actualité ?
L’illettrisme concerne des personnes qui ont été scolarisées en langue française et qui ont mal acquis ou oublié les savoirs de base tels que la lecture, l'écriture ou le calcul. Les causes de l’illettrisme sont multiples et touchent tous les âges de la population (50% des personnes en situation d’illettrisme ont plus de 45 ans).
Aujourd’hui, sur le territoire Corse on estime que 14 000 personnes se retrouvent en situation d’illettrisme. Il s’agit donc d’un sujet d’actualité qui doit être investigué pour apporter des solutions adaptées.
Les personnes en situation d’illettrisme cachent leurs difficultés par peur d’être rejetées ou par honte. Pour pouvoir faire face aux situations quotidiennes, elles ont développé des stratégies de contournement qui peuvent rendre difficile leur identification. 50% des personnes en situation d’illettrisme occupent un emploi, leurs difficultés sont souvent méconnues par leur collègues ou employeurs et peuvent être sources d’accidents de travail.
Quelles solutions pour lutter contre l’illettrisme ?
L’apprentissage est réalisé de manière continue tout au long de la vie d’une personne. Les personnes en situation d’illettrisme peuvent apprendre ou réapprendre les savoirs de bases à tout âge.
Cependant les modalités de formation classiques, souvent apparentées au système scolaire, ne sont pas efficaces pour ces dernières. Elles sont souvent associées à des moments difficiles de leur vie. Il apparait alors nécessaire de faire évoluer ces modalités d’apprentissage en les rendant plus opérationnelles et ancrée dans le terrain.
Qu’est-ce que l’AFEST ?
L’AFEST est une action de formation en situation de travail. Elle se différencie des autres modalités d’apprentissage par la mise en situation des personnes apprenantes tout au long de leur parcours.
L’AFEST est reconnaissable par l’articulation de deux séquences pédagogiques distinctes :
· 1ère séquence : La mise en situation : L’apprenant est mis en situation pour réaliser une activité pédagogique. Il s’agit d’une réelle activité de production.
· 2ème séquence : Une phase de prise de recul (réflexivité) : Vivre une expérience de travail ne suffit pas à produire des connaissances susceptibles d’être réutilisées dans d’autres situations. Un temps réflexif (hors production) accompagné par un formateur est nécessaire pour tirer les enseignements, analyser les écarts entre les attendus et ainsi consolider et expliciter les apprentissages.
Pourquoi mobilier l’AFEST pour lutter contre l’illettrisme ?
L’AFEST pourrait permettre aux personnes en situation d’illettrisme de développer des savoirs de base en construisant des apprentissages de manière plus opérationnelle que les formations classiques.
Développer l’AFEST auprès de ce public apparait comme une nouvelle manière de renouer les liens avec un système scolaire.
Afin de tester cette modalité d’apprentissage auprès de ce public, et tirer les enseignements de cette expérimentation, l’ARACT, L’ANLCI et la Dreets lancent un appel à volontariat.
Pour en savoir plus sur ce sujet, l’ARACT, L’ANLCI et la Dreets vous invitent à participer à un webinaire de présentation du projet.